Au mois de mai, la
culture haïtienne pleure le départ de 5 de ses plus grandes icônes. Maurice
Sixto, Ti Manno, Nemours Jean-Baptiste, Master Dji et Almando Keslin sont tous
partis au cours d'un mai. Le temps pour Loop de faire une rétrospective sur la
carrière de ces artistes qui ont marqué l’histoire.
Maurice
Sixto
Maurice Sixto est, sans
conteste, l’un des premiers et plus grands humoristes de l’histoire Haïtienne.
Après lui, pour son époque, on ne comptera pas plus que Théodore Beaubrun,
alias Languichatte.
Maurixe Sixto se
distingue par son humour à travers ses longs récits qui racontent les tares et
les coutumes en Haïti. De ce nombre, on comptera une panoplie d’œuvres
dont : Lea Kokoyé Madan Ròròl, Zabèlbòk Berachat, Ti Sentaniz, Gwo Moso,
J'ai vengé la race et plusieurs autres volumes.
L’humoriste est parti
le 12 mai 1984. En 2004, la Fondation Maurice Sixto a été créée pour faire la
promotion de ses œuvres et de la culture haïtienne.
Ti
Manno
L’une de plus belles
voix ayant marqué la musique Konpa s’en est allée également un mois de mai.
Emmanuel Jean-Baptiste dit Ti Manno a chanté les mauvaises conditions
socioéconomiques du peuple haïtien.
Ti Manno a été le lead
vocal de plusieurs grands groupes du secteur musical haïtien dont Volo Volo,
Les Astros de New York, DP Express. En 1981, Ti Manno quitte DP pour former son
propre groupe « Gemini All Stars ».
En 1983, le chanteur
est, malheureusement, atteint d’une maladie incurable. Plusieurs personnalités
se joignent pour le sauver de sa souffrance, mais il décède malgré tout le 13
mai 1985 au Centre Hospitalier de Saint-Luc-Roosevelt.
Nemours
Jean-Baptiste
Le père du Konpa nous a
quittés le 18 mai 1985. L’histoire raconte que c’est en écoutant la performance
d’un groupe troubadour à la fête Vyèj Mirak de Saut-d’Eau que Nemours a eu
l’idée d’inventer le nouveau rythme.
Le 26 juillet 1955, il
fonde le groupe Conjunto Internacional à la place Saint-Anne. Mais, c’est
difficilement que la bande fera accepter son rythme subissant les critiques des
conservateurs jaloux pour leur meringue.
Nemours Jean-Baptiste
et son compère Wébert Sicot ne lâchent rien et réussissent à se faire une place
au Kompa. Il meurt dans « la gêne et l’indifférence » en
1985 et attend jusqu’ici des hommages dignes de cet héritage qu’il a laissé.
Master
Dji
Georges Lys Hérard a
été le premier à confronter les préjugés contre le Hip-Hop très mal
regardé en Haïti. L’ancien animateur de micro a été le premier à utiliser son
micro pour rapper en créole.
Reconnu comme le père
du rap créole, Master Dji a, au cours de sa carrière, gagné l’admiration
de la jeunesse de son époque. Le rappeur décède le 22 mai 1994 laissant
derrière lui des hits faisant remonter de bons souvenirs à la génération 90
comme « Manmzèl », « Vakans » ou encore « Tann pou
Tann ».
Almando
Keslin
Le batteur nous a
quittés il y a 3 ans. Encore un artiste disparut dans l’indifférence après
avoir apporté sa contribution à la musique haïtienne.
Almando Keslin a prêté
ses baguettes à Bossa Combo, Shooblak, les Zotobre, DP Express et brièvement
aux Frères Dejeans. Grand admirateur de Ti Manno avec qu’il a coopéré
pendant son passage à DP, Alamndo a toujours milité pour la reconnaissance de
ce dernier.
Mais, il a également
subit le sort de ces musiciens jetés aux oubliettes depuis sa mort le 22 mai
2015.
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